jeudi 21 avril 2016

Stratification de la coque




Maintenant que la forme est bien propre avec un bon lissage entre les lattes, on va pouvoir stratifier la coque avec notre tissus de verre triaxial 750grs de chez quai west à bordeaux .

C'est un tissus technique qui regroupe trois couches de verre cousues ensemble la première dans le sens de la longueur  du rouleau et les deux autres à + et - 45°.

Le but du triaxial est de reprendre les efforts que les lattes de red cedar ne reprennent pas et de renforcer l'état de surface pour obtenir une peau dure résistante au poinçonnement et à l'abrasion.

Comme les lattes du strip planking sont dans le sens de la longueur, on va positionner le tissus à 90° cela nous reprendra les efforts à +-45° et 90°.

Les tissus seront donc positionnés en travers de la coque.

Comme nous devons recouvrir chacune des bandes de tissus avec la suivante, on va faire des saignées au rabot électrique pour n'avoir surtout pas de surépaisseur à gérer.

Gérer des creux, c'est plutôt facile, on rebouche, gérer des bosses ... c'est carrément galère !

En théorie cela reviendrait à enduire entre les surépaisseurs, je vous laisse imaginer l'impossible travail.

En image :
On trace les limites de la saignée, ici la largeur des lames du rabot =8cm.
On trace des traits avec une lattes fine bien vertical.
On règle la passe du rabot sur 2 mm, ce qui sera suffisant pour absorber la surépaisseur créer par le chevauchement des bandes de triaxial. La difficulté est de faire une passe régulière surtout sur les surface en bosse sur lesquelles le rabot a tendance à s'enterre.

On reporte la saignée suivante de la largeur du rouleau, ici 127cm



vue d'ensemble

Sur ce genre de courbe, on rabote à "l'oreille" pour maintenir la bonne profondeur de passe.

Le tissus triaxial enfermé bien hermétiquement avant de l'utiliser pour ne pas prendre l'humidité
 on déroule le tissu sur un plan de travail et on découpe aux longueurs désirées.

petit tuto de préparation de la résine epoxy :

contrôle de l'hygrométrie
préparation des outils et mise en place de la balance sur une planche qui servira à déplacer la balance sans la bouger de son support ce qui est très déconseillé en milieu de pesée.Bien centrer sur la balance votre récipient qui ne devra pas être trop large. Egalement, ne surtout pas déplacer le récipient en cours de pesée sinon cela  pourrait fausser complètement votre pesée. En règle générale , on fait la tare avec le récipient et on ne bouge plus ni la balance ni le récipient avant d'avoir finit ses pesées.

effectuez la tare avec le récipient bien centré, servant à recevoir le mélange.
J'insiste sur le centrage du récipient ! Ce sont les quatre pieds de votre balance qui détermine le poids . si votre récipient est mal placé sur la balance cela peut avoir comme conséquence de vous fausser complètement la pesée!!! pas glop avec l'époxy...

la pesée de la résine et son durcisseur est faite précisément  car trop de durcisseur ou trop de résine et vous allez vous retrouver avec un résultat instable qui ne durcira pas parfaitement . En effet la polymérisation de la résine époxy n'est pas comme la résine polyester un effet d'emballement chimique des molécules  sous l'action d'un catalyseur .
Les molécules de la résine  et du durcisseur époxy s'accrochent les unes aux autre comme le ferait les boucles et crochets d'un système velcro . Si vous ne respectez pas scrupuleusement les proportions de l'un et de l'autre vous allez vous retrouver avec des molécules orphelines qui vont polluer votre polymérisation et votre résine ne durcira pas parfaitement . Gardez toujours cela à l'esprit , c'est un conseil .
Egalement veillez à parfaitement remuer les deux composant dans un récipient aux parois lisses avec une touillette en veillant à racler scrupuleusement les bords et le fond du récipient pour parfaitement homogénéiser le mélange , bien prendre le temps nécessaire au bon mélange, c'est le secret. Moi, perso, je compte 120 tours de mélange avec la touillette... c'est une bonne moyenne pour avoir quelque chose de bien homogène.
ensuite pour la préparation du "gel coat" époxy , je prélève  une petite quantité de mélange dans un petit récipient le reste  de résine servira à a strat qui suit de suite après .
j'ajoute environ 250% en volume de silice colloïdale afin d'obtenir une consistance pommade
je transferts le gel coat sur une planchette

on est prêt à continuer

Avant de passer une couche de résine 1050 Resoltech version thyxotropée  (c'est à dire légèrement épaissie avec de la silice colloidale) sur la surface, on doit tout d'abord adoucir la marche due à la passe de rabot avec un mélange résine et silice colloïdale ce qui donne un gel coat épais de consistance "pommade" qui ne coule pas.
Appliquer cette pommade à la spatule dans les saignées.

application  dans les saignées à la raclette
le résultat: on a comblé la marche du rabot dans laquelle une bulle d'air ce serait immanquablement logée...


 on passe une couche de résine au rouleau avant de poser la bande de tissu suivante.

imprégnation  généreuse de la surface à la patte de lapin

pose du triaxial et marouflage des plis avant  la deuxième imprégnation
Puis on ré-imprègne le tissus par le dessus jusqu'à saturation pour ensuite aplatir, ébuller et racler le surplus à la raclette de marouflage, c'est une technique héritée du glaçage de planche.


ébullage à l 'aide du rouleau ébulleur 

Vue de la saignée qui va absorber la surépaisseur de recouvrement des bandes de tissus
sur l'étrave une découpe dans le tissu a été nécessaire pour épouser la forme et s'y ajuster


une bande de renfort est ajoutée sur la semelle pour renforcer la coque au chocs éventuels et surtout à l'abrasion due aux beachage sur le sable. cela va faire une petite surépaisseur à gérer mais on est sous la flottaison et dans une courbe donc cela ne devrait pas se voir

la strat terminée

le lendemain, la strat encore souple on découpe le surplus au cutter









zoom sur la saignée


finished mais too late pour faire un raclage à l'enduit époxy de ponçage , parce que la résine a bien tirée dans la nuit , donc il va falloir poncer le "caillou". Pas glop

 

mardi 19 avril 2016

fabrication et collage de la serre bauquière

Le lattage de la première coque est terminé , on va pouvoir mettre la serre bauquière en place dans les échancrures que l'on a découpé dans les couples à cet effet .

on a choisi du yellow pine ou pin de Caroline sans noeuds , en 4,70 m de long , bien sec avec à peu près les même caractéristiques mécaniques que le pin d'Orégon plus cher .



Rabotage des profils en yellow pine
découpe des scarfs à la scie circulaire avec un guide posé à 9°(ou 10%) comme pour les lattes.



égalisation des scarfs au disque fibre grain 24 ou 36 et plateau 180mm. très efficace !

préparation du collage comme pour les lattes de red cedar  sauf que là on colle à la 2040 de chez Résoltech achetée chez Quai West.






lundi 18 avril 2016

Raclage de forme à l'époxy et ponçage

On vient de finir de coller les lattes la veille au soir et la colle est encore très "amoureuse et souple", cela signifie que vous pouvez encore marquer la colle dans l'épaisseur avec votre ongle.

Il est grand temps de faire un petit ragréage avec un enduit de ponçage autolissant.

Cet enduit, pour être spatulable et autolissant est composé de résine Résoltech 1050 mélangée à 150% en volume de Microballon (charge allégeante) de chez quai west composite à Bordeaux.

Ex : 1kg de résine + 350 grs de durcisseur = 1,350L environ de mélange
donc on ajoute 2 L environ de microballons.

On obtient un enduit sur lequel on tire bien pour consommer environ 1,5L pour 10M2 .

Cet enduit va se lisser et se tendre comme une peinture brillante et absorber les petites différences de niveau qui subsistent.

A ce stade, on ne cherche pas à niveler les creux éventuels.

Ponçage général de la forme au plateau "maison" avec disque de 225mm grain 80 et ponceuse platre girafe ou polisseuse (vitesse inférieures à 1000 rpm)

en image
Ponçage à la girafe ou à la polisseuse


Le collage des lattes

Comme vous avez pu le constater, les lattes n'ont été collées qu'au pointage sur les couples à la colle PPU, ce qui a permis de travailler proprement , sans contamination du matériel et par tout temps.

Maintenant que la pose à sec est terminé , il suffit d'attendre la fenêtre météo idéale pour effectuer le collage époxy des lattes entre elles.

Le collage va se faire avec la colle époxy 2040 achetée chez quai west à Bordeaux. Retrouvez la fiche technique de cette colle içi: Fiche technique de la 2040G - Fabricant : RESOLTECH.

C'est une colle suffisamment fluide pour le bourrage dans les interstices et suffisamment épaisse pour faire des joints congés verticaux sans couler .

la suite en images :
Le mélange 1/4 se fait sur une plaque posée sur une balance de cuisine précise au gramme près
(ici 400g de base + 100grs de durcisseur = 500 de mélange)
On touille avec une baguette et ensuite on racle bien avec une spatule pour parfaitement homogénéiser le mélange.
Très bien la balance, mais s'éteint au bout de 2mn !!!
Pas cool du tout quand on est en pleine pesée !!!

Ensuite, en vidéo le raclage de la colle dans les interstices, bien-bien appuyer sur la spatule pour un bourrage optimal !  


Voilà c'est fait et on se rend bien compte de l'intérêt du lattage à sec.
"très rapide à poser et très rapide à coller"


Le shape du lattage au rabot électrique controle le résultat


Maintenant que notre coque est lattée, on va procéder au lissage des lattes au rabot électrique.

En effet, le vrillage et les petits défauts de planéité des lattes ont généré quelques petites "marches" ou escaliers qui va falloir lisser tant que l'on a affaire au bois tendre, parce que après le collage époxy se sera plutôt "caillou" à poncer !!!

Régler le rabot sur la valeur minimal, genre 0,1 mm ou 0 si votre lame est mal réglée.
Attention, avec les pointes inox les lames en carbure vont sacrément s'émousser. Donc il est préférable si c'est possible de sacrifier d'anciennes lames .

Faire des passes parallèles aux lattes mais en tenant le rabot légèrement en biais. Cela favorise un meilleur lissage de forme.

En vidéo
ensuite un bon coup de balai avec l'aspirateur !
contrôle de la courbe de l'étrave au gabarit et shape au fibre disc grain 36 plateau de 180





le résultat du shape : une surface lisse sans différence de niveau entre les lattes et un état de surface prêt à recevoir la stratification.  

on voit bien les interstices en "V" qu'il va falloir combler avec la colle 2040 de Résoltech

vue en détail de la rencontre des lattes à la jupe AR

vue de l'assemblage de pièces de bois constituant le couple de Jupe AR

vue d'ensemble après shape général , on est pas mal pour attaquer le collage et la strat .





mardi 5 avril 2016

Le strip planking ou mise en place des lattes de bois sur les profils de couples

Le strip planking ! enfin

Nous voici enfin à l'étape de la construction la plus agréable et la plus spectaculaire : la coque va finalement prendre forme ! Yes !

Cette espèce d'arête de poisson va recevoir les muscles et la peau pour bientôt laisser apparaître sa forme définitive ... Et en plus tout en bois !

Tous ce travail préalable de préparation des lattes, des coupes et du peigne va enfin trouver son utilisation finale. Le temps "perdu" à la préparation va enfin être regagné sur le lattage.

Le collage se fait à la colle PPU marine à cause de son excellente tolérance à l'humidité et le pointage à l'inox car les pointes resteront en place et le red cedar "bouffe" l'acier normal !

Oui le strip planking proprement dit, ça va très vite !
On est prêt ?
Allons-y ! Go !

voila où on en était .

lattage de la première latte parallèle au livet

on monte les lattes bord à bord 
Collage à la PPU et pointage inox des lattes
la raison du collage à la colle PPU marine en vidéo :


no epoxy today  !!!

vues diverses de la progression


















ici les lattes subissent trop de vrillage donc on "lisse" cette
 partie bombée avec des latte longitudinales . ici les pointe inox ne suffisent pas , il faut visser .

ensuite on continue le lattages parallèle au livet

découpe en biseaux des lattes à la scie plongeante (outil multifonction)




vue de face 







lattage fini ! enfin presque, il ne reste plus que la serre-bauquière ...